Je viens de lire dans notre presse cet article que je vous traduis :
"Les couples qui font l'amour fréquemment vivent généralement dans un intérieur moelleux et confortable. Il leur faut aussi de l'espace et de la lumière pour s'ébattre à leur convenance, selon les résultats d'une étude de l'institut ISOPUBLIC mandaté par Ikea […]
20% seulement des personnes ayant une vie sexuelle riche vivent dans un espace réduit et épuré.
Ce résultat n'étonne pas outre mesure le psychologue Mr. Goel qui a une formation en sexologie. […]
[…]La nouvelle génération absorberait les coups pris dans une vie professionnelle axée sur la performance, en se faisant un rempart de matériaux chaleureux, doux et chamarrés, selon l'analyse de Thomas Spielmann, qui a accompagné les participants à l'émission télévisée «Big Brother», l'équivalent alémanique du Loft."
Merci à ces psychologues patentés pour leurs lumineux éclaircissements. Grâce à eux, je comprends pourquoi les laissés-pour-compte, les immigrés, trimant aux tâches que la clientèle d'Ikea répugnerait à accomplir n'ont pas choisi des habitations à grands espaces: c'est tout simplement parce qu'ils n'en sentent pas le besoin puisqu'ils ne connaissent pas une vie sexuelle épanouie.
On savait que la banalité conformiste et la sottise coutumière des psychologues de salon étaient l'une des clés de leur succès. On les savait les valets de l'idéologie néo-libérale, pourvoyeurs du capital en ressources humaines. Mais là, décidément, l'étude des psychologues patentés est vraiment très subtile... Qui me viendra en aide, lors de ma prochaine déception amoureuse, un psychologue ou un coussin d'Ikea?
Elena Tikhvinskaya