Mardi 25 mars
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Il serait peut-être temps de ne plus voir le BDSM comme le prolongement d’une relation libertine. J’entends ici le mot
"libertine" dans son acception moderne.
Bravo à ceux qui ont une vie heureuse et épanouissante dans la passion de leur couple (toutes sexualités confondues),
mais mon épanouissement personnel passe par le BDSM.
Comme dans n’importe quelle domaine, le BDSM n’est pas exempt d’une certaine initiation qui me semble nécessaire. Une
forme d’apprentissage est indispensable.
Ces propos semblent être la sagesse même et pourtant certains de vos écrits m’ont sidérée !
Je me définie comme lesbienne soumise mais, je n’en suis pas moins une femme libre, intelligente (Oula, vais-je pouvoir encore marcher ? (lol !)), cultivée, respectée dans ma vie professionnelle (même si je ne suis encore qu’étudiante), autant
que dans ma vie privée (même si je n’ai pas encore trouvée ma moitié d’orange… )
Maintenant je me permets de parler de sagesse, je vais donc développer un tout petit peu.
Je pense que le BDSM est une philosophie de vie.
Tout le monde sait que Philosophie et sagesse sont synonymes.
(Philo/sophia= Amour de la sagesse).
Je vais donc poser comme postulat :
Une philosophe est une personne amoureuse de la connaissance et de la sagesse.
(Cela englobe toutes les sciences : humaines, épistémologiques, scientifiques, artistiques etc…)
Il est évident que nous ne pouvons pas assimiler l’intégralité de ces connaissances.
En conséquence, le philosophe (au sens moderne) est inculte et ne comprend pas grand-chose aux implications, et notions
scientifiques modernes. De son coté le scientifique actuel (comme moi snif !) est incapable d’utiliser efficacement les thèmes de la philosophie moderne.
Lorsque je parle donc de sagesse, c’est de la sagesse d’une personne dont je parle. Cette sagesse ne dépend pas du
nombre de livres que la personne a lus, ni de la quantité d’information qu’elle a assimilée. Je citerai Rousseau lorsqu’il nous professe : "L’homme est perfectible" De plus, la connaissance
humaine est imparfaite et incomplète…
Maintenant, acquérir une certaine sagesse, cela tout le monde en est capable, même si nous ne sommes pas tous égaux
devant cet apprentissage !
Ce n’est pas en se maintenant dans une complaisance de la médiocrité que nous progresserons. Chacun se doit de trouver sa voie et son propre rythme de progression, que cela soit par le dialogue, par la connaissance livresque, la connaissance des concepts
ou que cela soit par un système empirique : les expériences vécues.
Tout le monde est capable d’acquérir une certaine sagesse personnelle.
Le savoir comme le BDSM n’a donc d’autres limites que soi-même incluant notre degré d’ouverture. Il implique donc une
"conscience", une attention de soi et de l’autre, autrement dit de l’ "humanisme".
Je vous entends vous poser la question :
Mais que veux t’elle dire par humaniste ?
Si je ne pose pas de limite dans ma soumission "a priori" (puisque je recherche du 24/7) je sous-entend également avec
mes degrés personnels : moi-même ainsi que mon degré ouverture, la pratique ne peut être sécurisé que par le contrepoids d’une "conscience
personnelle", une éthique, un humanisme à toute épreuve. Ce cadre "Humaniste" se doit de reposer sur une vision humaniste de l’être humain, mais également sur la réalité des recours contre les
dérives possibles ainsi que sur la désignation claire du responsable d’un abus (Ce qui suppose de définir ce qui est abusif). Le Dominateur doit avoir une approche plus épidémiologique, plus
sociologique et pragmatique que philosophe. D’où ce mot sagesse prononcé ci-dessus.
En conclusion (Oui je sais, je porte les stigmates de matheuse (lol !)) :
Il n’y a bien des limites à respecter autre que liées à la volonté des individus dans notre monde BDSM. Il y a des
limites médicales et légales. Il y a aussi d’autres limites que nous fixons nous-même car personne ne mérite d’être victime.
Eléna.
